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Illustation / Photographie article Bella vita

De vous à nous

La fin de l’argent gratuit

sep 2022 - 4 minutes

Depuis le début de l’année 2022, les taux hypothécaires s’envolent face à l’inflation mondiale. En Suisse, quelles sont les conséquences pour les propriétaires ?

Tout d’abord, qu’entendons-nous par «argent gratuit»? Par cette expression, les économistes font référence aux taux d’intérêts anormalement bas, puisque négatifs, auxquels nous avons été confrontés depuis 2015. En effet, la Banque Nationale Suisse est allée jusqu’à baisser son taux directeur à – 0,75%. Il était donc possible d’emprunter sans payer d’intérêts, voire même être rémunéré pour son emprunt, ceci notamment pour les débiteurs étatiques (Cantons, communes, Confédération).

 

En raison du faible coût de l’endettement, cette situation a favorisé les investissements et a permis aux valorisations immobilières d’atteindre des sommets. Cependant, le contexte socio économique mondial change désormais la donne et contribue à une hausse des prix généralisée.

 

En Suisse comme ailleurs, cela a pour conséquence de rendre l’accès au crédit plus onéreux. Pour les propriétaires, la hausse des taux augmente le coût du financement immobilier en cas d’achat d’un immeuble, de renouvellement d’hypothèques ou de financement de travaux, notamment énergétiques. En effet, cette augmentation arrive en même temps que la hausse des coûts de l’énergie nécessaire à faire fonctionner un immeuble (élecricité, mazout, gaz, bois, pellets, etc.).

 

Mais cette situation mérite d’être relativisée! D’une part, les taux ont certes augmenté mais ils restent historiquement bas. Par ailleurs, les intérêts sont fiscalement déductibles: s’ils augmentent, la charge liée aux impôts baisse. D’autre part, les prévisions actuelles annoncent un retour à la normale, bien que les variations de l’inflation restent difficiles à anticiper.