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L'invité·e

«Le job le plus cool de Suisse»

avr 2022 - 5 minutes

Alors que l’application de création de vidéos TikTok connaît un succès mondial, Ophélie Stöckli est une des premières jeunes Vaudoises à en faire son job d’étudiante. Actuel­lement en master de management à la faculté de HEC Lausanne, elle nous explique de quoi il s'agit.

 

TikTok, une app qui s'adresse aux jeunes?

TikTok a longtemps eu une image d'application pour les jeunes de 15 à 18 ans notamment à cause des chorégraphies qui ont fait sa popularité, mais en réalité c'est beaucoup plus que ça. Avec le confinement, beaucoup plus de personnes ont commencé à utiliser l’application et maintenant ses contenus visent tout le monde. En plus, son algorithme est très puissant et identifie très vite les vidéos que vous aimez pour vous proposer automatiquement le même type de contenus.

 

Par exemple si vous aimez la cuisine, TikTok va vous présenter des contenus relatifs à ça. Si vous aimez jardiner, vous trouverez des comptes dédiés au jar­dinage. Vous aimez la danse, vous y verrez des chorégraphies. Moi personnellement je n'ai presque jamais vu de chorégraphies sur TikTok. Chacun a un contenu qui est aligné à ses préférences, ce qui fait que chacun aura son propre fil d'actualités, c'est vraiment adapté à toutes et tous. Ma maman par exemple est tout le temps sur TikTok!

 

Comment êtes-vous devenue TikTokeuse professionnelle? 

Comme de nombreuses personnes, j'ai découvert TikTok il y a à peu près deux ans, juste avant le confinement. J'ai passé beaucoup de temps à regarder des vidéos sur l’application jusqu'à ce que je me lance, que je poste et que ça fonctionne très bien, à mon grand étonnement ! C'est ce qui m'a motivée à continuer.  Puis un jour ma mère m'a envoyé une annonce disant que Suisse Tourisme proposait « le job le plus cool de Suisse » : devenir TikTokeur ou TikTo­keuse. C'est comme ça que j'ai postulé et que j'ai ensuite été invitée à présenter mes idées à Zurich. Finalement j'ai été choisie pour devenir créatrice de contenus.

 

En quoi consiste votre travail?

De manière générale, dans le procédé pour faire un TikTok il n'y a pas de recette miracle, il faut passer beaucoup de temps sur l’application, voir ce qui se fait et identifier les tendances. Une fois que j'ai mon idée, je pars, je vais visiter un nouveau lieu, cuisiner une raclette ou une fondue dans la montagne et en faire une vidéo. Ensuite je vais la monter, la couper ; une fois qu'elle est faite je vais la montrer à l'équipe marketing de Suisse Tourisme qui va la valider, on la poste et on regarde ce qui se passe!

 

J'ai la chance d'avoir une grande liberté dans ce que je veux faire, où je veux aller. Suisse Tourisme est toujours là pour m'aider, mais de manière géné­rale c’est moi qui choisis ce que j'ai envie de faire, où j'ai envie d'aller. J’ai beaucoup de plaisir à mon­trer mon canton, ce qui est proche de chez moi. Donc j'ai fait pas mal de vidéos en Suisse romande, mais j’ai aussi eu l’occasion d’aller plus loin, par exemple en Suisse allemande.

 

Est-ce un métier d'avenir?

C'est très difficile de créer des TikToks authentiques et non des publicités. Les entreprises y voient donc un intérêt mais aussi des difficultés, c'est pour ça qu'elles engagent des créateurs ou créatrices de contenus, pour les aider à mieux comprendre l'application. En ça, je pense qu'il y a vraiment un avenir côté marketing, mais comme pour toute application et réseau social, on ne sait pas de quoi l'avenir sera fait. Certainement que dans 20 ans, on ne fera plus de TikToks.