Une retraite anticipée? Oui mais pour qui?

Vous vous demandez quelle est l’incidence d’une retraite anticipée. Aujourd’hui, la majorité des caisses de pension prévoit la possibilité de partir en retraite avant l’âge ordinaire de l’AVS à 65 ans, mais au plus tôt dès 58 ans.

Journal Riviera-Chablais du 22 mars 2023
Xavier Grandjean, Conseiller financier avec brevet fédéral

En cas de départ anticipé, la prestation de vieillesse sera généralement moins élevée, en raison de la période d’épargne plus courte. Un autre facteur concerne aussi la réduction du taux de conversion. Actuellement, le taux de conversion pour la part de prévoyance professionnelle obligatoire est à 6,8%. Pour un capital accumulé dans son 2e pilier de 100’000 francs, cela représente une rente annuelle de 6’800 francs. Toutefois, en cessant plus tôt son activité, l’institution de prévoyance appliquera un taux de conversion plus bas. Ainsi, à capital identique, la rente sera plus basse. À noter également que la part d’épargne dépassant le cadre légal, appelée, la part surobligatoire sera convertie à un taux de conversion définie par la caisse de pension, généralement inférieur au taux de 6,8% prévu pour la part obligatoire. Il est généralement possible, de compenser la réduction de la prestation de vieillesse par des apports facultatifs. Certaines institutions assurent également une rente-pont, qui servira à faire le joint avant le versement de la rente AVS.

Par ailleurs, pour le 1er pilier (AVS), il est possible d’anticiper la rente de deux ans au maximum. Cependant l’incidence sur la rente est forte. En effet, la rente est réduite de 6,8% par année d’anticipation. Si un retraité a droit à une rente maximale complète de 2'450 francs par mois et qu’il souhaite la prendre à 63 ans, celle-ci sera réduite mensuellement de 333 francs. Sans compter que l’obligation de continuer à cotiser à l’AVS perdurera jusqu’au 65 ans.

Une épargne additionnelle, si c’est possible, via un 3e pilier sera la bienvenue pour aider au financement de la retraite ou combler certaine lacune en cas d’anticipation.

Une retraite anticipée ou non se planifie idéalement vers 50 ans. En effet, il restera assez de temps pour adapter et poser les jalons en fonction de ses besoins et ses objectifs. Il est recommandé de consulter un spécialiste afin d’être accompagné dans les prises de décisions.