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L'invité·e

Isabelle Hediger, la retraite en fête

avr 2023 - 5 minutes

Continuer de vivre ses passions à la retraite, voilà le souhait d’Isabelle Hediger. Parce qu’il n’y pas d’âge pour danser et fréquenter les boîtes de nuit, elle est une fervente et dynamique habituée des festivals comme le Montreux Jazz, le Paléo ou Electrosanne, ainsi que des clubs comme Le Romandie à Lausanne. À l’approche de sa retraite, nous avons souhaité en savoir plus sur son rapport à cet univers et la façon dont elle se projette.

Isabelle Hediger, qui êtes-vous et d’où vient votre intérêt pour la musique électronique et les festivals?

Je suis une personne positive et fanatique de la couleur violette que je porte depuis 1977 sans me lasser. Cette couleur constante c’est ma stabilité, car je suis plutôt touche-à-tout et mobile dans mes activités professionnelles, culturelles et sportives. L’intérêt pour la musique électronique a débuté, quant à lui, avec la chanson Popcorn de Jean-Michel Jarre et Kraftwerk dans les années 1975. Elle s’est confirmée lors du 1er Caprices Festival à Crans-Montana que j’ai vécu pendant huit années comme bénévole dans l’équipe de l’infirmerie. Travailler dans un festival comme bénévole amène encore une autre dimension d’appartenance à une famille. Membre active du club Le Romandie depuis 2015, j’œuvre actuellement au sein du comité de l’association mère «...e la nave va» comme responsable du bar.

 

Comment concilier vie nocturne, festivals et bien-être quand on a 62 ans?

J’ai heureusement du temps pour me reposer tous les weekends ainsi que durant les vacances scolaires de par mon emploi en tant qu’enseignante en soins et santé communautaire: je peux donc profiter de la saison des festivals en été. Le secret est de prendre soin de son alimentation, boire de l’alcool avec modération et de l’eau en abondance, un peu de jus de citron et du fitness si je n’ai pas trop dansé. Je n’ai aussi plus les mêmes pressions sociales qu’à 20 ans pour trouver l’âme sœur. C’est une liberté épanouissante qui me permet de vivre complètement la musique. Quand elle me plaît, il s’agit du stimulant parfait. Évidemment, je ne fais pas non plus la fête chaque vendredi et samedi soir. Avoir un rôle de bénévole la nuit est une motivation supplémentaire qui me permet de mieux résister au sommeil. Pour le reste, je vis ma vie jour après jour!

 

Bientôt à la retraite, comment envisagez-vous cette nouvelle étape?

Avec impatience! Si je peux toujours bénéficier de ma bonne santé actuelle, je pourrai continuer mes activités bénévoles dans des festivals et au Romandie qui aura réouvert sous l’arche du Grand-Pont, poursuivre mon projet de créer de la musique électronique, mixer de la musique pour danser, marcher en montagne, faire du ski en semaine et surtout retourner pour la 7e fois vivre une semaine dans le Sziget Festival à Budapest!

 

On associe rarement les personnes retraitées au monde de la nuit. Que répondez-vous à cela?

C‘est la réalité et c’est dommage, sauf pour les artistes comme Iggy Pop! Il faut parfois faire face aux remarques, parfois moqueuses, dues aux normes sociales liées à l’âge et au genre. Dans une société qui valorise le jeunisme, le sentiment de décalage peut considérablement se faire ressentir selon les lieux. Il y a également une réalité biologique et psychologique liée à l’âge qui peut nous empêcher de fréquenter le monde de la nuit, surtout si on n’ose pas sortir seule, ce qui peut être décourageant. Personnellement, je n’ai pas peur de me retrouver seule pour des concerts, festivals ou en boîtes de nuit. Ces moments sont magiques et tout le monde peut choisir de danser ou simplement d’écouter la musique. Les festivals permettent de vivre ces émotions sur plusieurs jours.