Le magazine de Retraites Populaires

Illustation / Photographie article Bella vita

L'invité·e

Jean-Marc Richard, un homme de coeur

déc 2021 - 5 minutes

Figure emblématique des médias romands, Jean-Marc Richard est aussi reconnu pour ses nombreuses actions en faveur des plus fragiles. C’est donc tout naturellement que Retraites Populaires lui a demandé de faire partie du jury du Prix Solidarité 2022. Rencontre.

Présentateur, animateur et homme de coeur. D’où vous vient cet élan solidaire?

Quand j'étais petit, je voulais absolument faire quelque chose dans l'humanitaire. L'injustice dans le monde, les situations de survie pour la majorité des femmes, des hommes et des enfants qui peuplent cette planète me touchaient beaucoup. Alors à 12 ans je suis allé voir Edmond Kaiser qui était à la tête de Terre des Hommes. Mon engagement est né de cette rencontre et aussi d’une envie de faire quelque chose pour les autres.

 

Comment définissez-vous la solidarité?

Pour moi la solidarité, dont le mot est un peu galvaudé parce qu'on l'utilise pour tout et n'importe quoi, c'est une réponse à l'exclusion, au rejet, à la pauvreté, à la précarité et à la fragilité. Donc ça répond à une situation de survie plus qu'à une situation de vie. La solidarité, c’est quand on répond par un engagement, qu'il soit individuel, collectif ou institutionnel, à une situation particulière.

 

Quelles actions allez-vous mener en cette fin d’année?

Avec la Radio et la Télévision Suisse Romande, nous menons cette année une action qui s'appelle Tout est possible et qui va dans la continuité de l’opération Coeur à coeur, mais ce n'est pas une demande d'argent. Il s’agit d’expliquer comment les gens peuvent s'engager en tant que bénévoles en donnant du matériel ou en prêtant des compétences.

 

C'est aussi dans cet esprit-là que nous organisons une journée incroyable au mois de décembre autour de l'enfance. C’est d’ailleurs une des thématiques récurrentes dans l'histoire de la Chaîne du bonheur et de la solidarité en Suisse. L'enfance ici bien sûr, mais aussi l'enfance ailleurs. Quand on parle d'enfance, on parle de familles, du cercle familial, de la société dans son ensemble, mais en partant du maillon le plus fragile de la chaîne justement.

 

En tant que membre du jury, qu’attendez-vous du Prix Solidarité 2022 destiné aux jeunes?

La fragilisation des jeunes aujourd'hui, qu’elle soit collective ou individuelle, est quelque chose qui m'inquiète beaucoup. Je trouve que l'initiative de Retraites Populaires va parfaitement dans le sens de cette préoccupation. Pas seulement pour dire que les jeunes sont l'avenir de la société, mais pour dire que cette société qui se veut inclusive doit l'être avec toutes les catégories de la population. C'est bien là que la solidarité entre en jeu : quand il y a des fragilisations, des précarisations ou des problèmes d'insertion.

 

Selon vous, comment lutter contre la précarité?

En Suisse, c'est comme un échec d'être en situation de précarité, voire de fragilité, et ça ne devrait pas être le cas dans une société qui se dit « solidaire ». Il faut oser en parler car il y a un vrai problème: 40 % des gens qui pourraient avoir un soutien social ne le demandent pas. .a veut dire qu'il y a une forte exclusion de ces personnes. Que ce soit des gens détenteurs d'un permis C qui n'osent pas demander de l'aide de peur de se faire expulser, des gens qui redoutent le regard des autres ou des gens qui préfèrent ne pas avoir de quoi subvenir à leurs besoins plutôt que de demander de l’aide, tout ça doit disparaître. On doit pouvoir offrir un soutien à chacune et à chacun.

 

Pendant des années j'ai entendu ce discours: «nous devons générer des richesses pour les redistribuer.» Ça ne s'est pas vraiment fait, alors faisons-le maintenant.