Magazine Bella vita
La Journée Internationale des Femmes (JIF) est une journée mettant en avant la lutte pour les droits des femmes depuis plus de 40 ans. Cette année, l’un des objectifs est de faire progresser l’égalité des sexes dans les systèmes de protection sociale.
C’est pour nous l’opportunité de faire un point de situation sur la prévoyance des femmes en Suisse.
La rente de retraite totale est composée des rentes des 1er et 2ème piliers. Pour la moitié des femmes, l’AVS représente près de 65 % de la rente totale, alors que pour les hommes cette proportion approche à peine 50 %. Une des raisons en est que seuls 55 % des femmes, mais près de 80 % des hommes, disposent d’une prévoyance professionnelle. Pourquoi ?
En Suisse, le droit aux rentes est déterminé par l'activité professionnelle (nombre d'années de cotisations) et le montant du revenu de cette activité, lequel détermine le montant des cotisations.
Ainsi, le travail à temps partiel, une interruption de carrière ou le salaire perçu ont tous un impact sur les rentes perçues à la retraite.
Le travail à temps partiel concerne un bon tiers de la population suisse, dont 59% des femmes et près de 17% des hommes. Les femmes cotisent ainsi moins aux 1er et 2ème piliers et perçoivent donc des rentes moins élevées.
D’autre part, la part des personnes multi-actives augmente ; elle a doublé en 25 ans, passant de 4 à 8%. Les femmes sont deux fois plus nombreuses que les hommes à cumuler plusieurs activités professionnelles (10% pour les femmes vs 5% pour les hommes). Cette tendance a également un impact non négligeable sur la prévoyance professionnelle.
En effet, la loi applique une déduction de coordination fixe de 24’885 francs sur le salaire annuel versé par un même employeur à la personne assurée, cela quel que soit son taux d’activité. Beaucoup d’institutions de prévoyance appliquent tel quel le système prévu par la LPP. Un nombre important de femmes « échappe » ainsi à l’obligation de cotiser. De plus, elles ne bénéficient pas des cotisations qui seraient versées par l’employeur. Il existe la possibilité de cotiser à l’assurance facultative, mais les démarches administratives sont dissuasives.
Enfin, lors du passage à la retraite, le taux de conversion diffère pour les hommes et les femmes, ces dernières ayant une espérance de vie plus élevée. Ce taux est ainsi plus bas pour les femmes et ceci les pénalise, car leur rente sera moins élevée à capital accumulé et âge de départ à la retraite identiques.
Notre système de prévoyance permet aux institutions de prévoyance - et un certain nombre d’entre elles en font bon usage - de proposer des solutions de prévoyance plus favorables que le système légal, en cas de travail à temps partiel ou de multi-activité et un espoir repose sur une prochaine révision de la LPP.
La Journée Internationale des Femmes (JIF) est ainsi l’occasion de faire un bilan sur la situation des femmes dans la société et de revendiquer plus d'égalité, de faire aboutir leurs revendications, améliorer la condition féminine, fêter les victoires et les avancées.
