Une solution de prévoyance proposée aux administrateurs professionnels

Les sociétés s’octroient de plus en plus volontiers les services de professionnels pour leur Conseil d’Administration. Et les femmes sont de plus en plus nombreuses à exercer cette fonction. Pour répondre à des besoins particuliers, Retraites Populaires a développé un produit inédit permettant aux administrateurs d’assurer leur retraites.

Le Temps, 19 octobre 2021
Philippe Doffey, Directeur général

La législation suisse sur le droit des sociétés anonymes prévoit pour les sociétés cotées de plus de 250 employés un quota minimal de 30% de femmes dans leurs conseils d’administration (et de 20% aux postes de direction). Notre confrère alémanique Handelszeitung consacrait à fin septembre une double page à 38 d’entre elles qui ont décroché cette année un mandat dans les conseils de grandes entreprises. La représentation plus équitable des femmes dans les conseils progresse régulièrement: elles forment par exemple 40% et plus des conseils chez Credit Suisse, BCV et Coop, 50% et plus chez Adecco, Mobimo et V-Zug. Spectaculaire? Ce serait oublier que d’autres grandes entreprises du pays ne comptent encore aucune administratrice: notamment Bobst Group, LEM Holding, PwC Suisse, Meyer Burger ou Von Roll.

L’administrateur vu comme sparring-partner

«Ça bouge depuis dix à quinze ans, confirme Philippe Doffey, directeur général de Retraites Populaires. Mais cette progression se double d’un autre phénomène parallèle: les entreprises recrutent de plus en plus des administratrices et administrateurs professionnel-le-s.» Des gens qui consacrent l’essentiel de leur temps à quatre, cinq entreprises ou davantage. Et c’est à l’intention de ces pros que Retraites Populaires a développé un produit innovant: une solution de prévoyance exclusive qui assure à ces indépendants aux multiples mandats une couverture de prévoyance professionnelle dont ils étaient jusqu’ici largement dépourvus. «Autrefois, les administrateurs étaient souvent cooptés parmi les amis et les relations de travail. On ne se posait pas trop de questions sur leurs compétences et on les rémunérait modestement, poursuit Philippe Doffey. Ça marchait parce que les conseils d’administration (CA) jouaient un rôle moindre. Pour l’essentiel, ce rôle demeurait statutaire et consistait en particulier à approuver les comptes.» Mais au fil de ces dernières années, les attentes envers les CA ont évolué. «Un conseil d’administration est là pour challenger la direction, explique Philippe Doffey. Il contrôle l’activité de l’entreprise mais joue aussi un rôle de sparring-partner.» Les amateurs recrutés sans processus de sélection organisé, c’est donc fini. Et c’est dans cet esprit que les entreprises se sont mises à chercher des professionnels. Car le job est complexe et prenant, particulièrement en temps de crise. «Ces administrateurs sont souvent des indépendants. On les recrute fréquemment comme on le fait pour des cadres supérieurs, en passant par des cabinets de chasseurs de têtes. On définit un profil type, on insiste tantôt sur les compétences métier (finances, immobilier, informatique, etc.), tantôt sur les compétences humaines», détaille le directeur général de Retraites Populaires. Il existe désormais des organisations professionnelles d’administrateurs. L’ACAD (Académie des administrateurs) a été fondée en 2010 par Dominique Freymond, lui-même administrateur indépendant depuis 1997, pour répondre au besoin croissant de professionnalisation dans ce domaine. Elle assiste les candidats à un CA par tout un éventail de formations concrètes et les couronne par un certificat. Le Cercle suisse des administratrices, quant à lui, a été créé en 2011 à Lausanne pour donner de la visibilité aux femmes de plus en plus recherchées par les conseils d’administration. «La diversité des genres, la présence accrue des femmes a fortement modifié la dynamique des réunions des conseils d’administration», observe Philippe Doffey.

On assiste actuellement à une vraie tendance qui voit des gens se chercher quatre ou cinq mandats dans des conseils d’administration et en faire leur activité principale ou unique. «Dans ce contexte de professionnalisation, un mandat d’administrateur requiert beaucoup plus de temps que naguère, souligne Philippe Doffey. Il faut donc renforcer les rémunérations. Et vu que ce qui compte, c’est la gouvernance, il existe toute une panoplie de cours ad hoc.»

Assurés LPP dès le premier franc

Mais de cette évolution de la fonction d’administrateur découlent des enjeux de prévoyance. «Si vous êtes un-e indépendant-e, vous n’êtes pas affilié à la caisse de pension de l’entreprise. Nous en avons vu beaucoup, des femmes notamment, qui ont additionné les mandats. Leur rémunération est soumise à l’AVS mais pas à la LPP.» Aux administrateurs professionnels, Retraites Populaires propose donc depuis un an une solution par laquelle ils sont soumis à la LPP dès le premier franc. Soit c’est l’entreprise qui s’en occupe, soit la personne s’assure elle-même. «Cela reste une décision importante dans tous les cas. Mais les deux options sont pertinentes afin que les intéressés se constituent une prévoyance et une couverture décès et invalidité», conclut Philippe Doffey.

Prévoir sa retraite en tant qu’administrateur

La fonction d’administratrice ou d’administrateur est considérée comme une activité accessoire qui n’est en général pas couverte par la prévoyance professionnelle (LPP). De sorte que celles et ceux qui réduisent leur taux d’activité professionnelle principale pour se consacrer à de tels mandats voient leur revenu à la retraite diminuer d’autant. Or siéger dans un conseil d’administration ou de fondation est un engagement important, crucial souvent. C’est pourquoi le temps et les compétences investis doivent également bénéficier à la prévoyance de celles et ceux qui s’engagent. La nouvelle solution de Profelia s’adresse en fait aux entreprises en définissant des solutions individuelles – «cousues main», dit Philippe Doffey – pour chacun des membres de leur conseil, qu’ils soient salariés, indépendants ou même retraités. Parmi les atouts de ce modèle: l’entreprise bénéficie d’une rémunération globale plus élevée grâce à une politique d’investissement ambitieuse et d’un taux de conversion attrayant. En outre, les rachats sont fiscalement intéressants et permettent surtout de renforcer les avoirs de prévoyance. Avec chaque société et chaque personne ainsi assurée, la solution destinée aux administrateurs promet une relation de confiance personnelle, privilégiée et durable. La transparence est érigée en valeur cardinale: les prestations sont clairement définies et les cotisations aussi: chacun sait ce qu’il paie et pour quelles prestations.